Decentrer le
champ des
etudes noires
7 novembre 2024
8 novembre 2024
PANEL 1 - Méthodes et méthodologies noires
Philippe Néméh-Nombré
Philippe Néméh-Nombré est professeur adjoint à l’École d’innovation sociale Élisabeth-Bruyère de l’Université Saint-Paul. Avant de rejoindre l’Université Saint-Paul, il était chercheur postdoctoral au département de géographie de l’Université Concordia. Il détient une maitrise en sociologie de l’Université du Québec à Montréal ainsi qu’un doctorat en sociologie de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur les pensées politiques, les cultures, les poétiques et les écologies noires, sur les possibilités de relations entre les perspectives libératrices noires et autochtones ainsi que sur les méthodologies critiques. Il fait également partie du comité d’organisation du black symposium noir.
Diahara Traoré
Diahara Traoré est professeure à l’École de travail social de l’Université de Montréal. Ses intérêts de recherche se concentrent sur l’intervention de groupe à visée émancipatrice, les épistémologies non-occidentales en travail social, le travail de groupe au sein des communautés noires, ainsi que la place de la religion et de la spiritualité dans le travail social. Ses travaux portent sur les cosmologies, croyances et pratiques au sein des communautés africaines au Québec, sur les savoirs genrés au sein de ces communautés, et leurs implications pour la formation et la recherche en travail social. Socio-anthropologue, elle accorde une place importante aux récits et à l’oralité. Son objectif est de développer des pratiques et des connaissances qui favorisent l’émancipation et l’inclusion des groupes marginalisés, en valorisant des perspectives critiques.
Amal Madibbo
Amal Madibbo est professeure associée au département de l’éducation à la justice sociale de l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario. Elle est également la première directrice du Centre for Black Studies in Education. Ses recherches portent sur les études noires, la francophonie, l’immigration, la race et l’antiracisme en Afrique. Mme Madibbo donne des cours dans les domaines de l’immigration, de la mondialisation et des relations raciales et ethniques.
Les recherches de la professeure Amal Madibbo se situent à l’intersection des études noires et des études francophones, et portent notamment sur l’immigration noire francophone, la race et l’antiracisme, et les relations ethniques en Afrique subsaharienne. Ses études sont de nature globale, allant au-delà du Canada pour travailler au Soudan, en France, au Mali, au Sénégal, au Tchad et au Rwanda dans les domaines de l’immigration, de la race et de l’ethnicité, du conflit et de la résolution des conflits, et de l’identité. Les travaux de la professeure Madibbo ont été soutenus par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.
Dans cette communication, je lance une réflexion approfondie sur l’ontologie noire, ses sites de reproduction et comment peut-on et devrait-on l’étendre afin de contrecarrer et transformer la colonialité de la recherche. J’y intègre une certaine historicité, une agentivité et subjectivité noires relevant des philosophies noires afin de réitérer la richesse de ce champ et son savoir indigène transformatif. J’y souligne également son apport à l’examen critique des diasporas noires, leurs luttes et l’affirmation d’un avenir noir propice, ainsi que les liens entre ces diaspora et d’autres communautés et espaces.
Joana Joachim
Joana Joachim est professeure adjointe d’études noires en éducation artistique, histoire de l’art et justice sociale à l’Université Concordia. Ses recherches et son enseignement portent sur l’histoire de l’art féministe noir, l’histoire de l’art diasporique noir, les muséologies critiques, les études canadiennes noires et les études canadiennes sur l’esclavage. Son projet de livre actuel examine les pratiques d’auto-préservation et d’auto-prise en charge des femmes noires dans les contextes d’esclavage sous le régime français en tenant compte des œuvres d’art historiques et contemporaines. Elle a obtenu son doctorat au département d’histoire de l’art et d’études en communication et à l’Institut d’études sur le genre, la sexualité et le féminisme de l’Université McGill. Dre Joana Joachim a obtenu une maîtrise en muséologie à l’Université de Montréal et un baccalauréat en beaux-arts avec distinction à l’Université d’Ottawa. Les écrits de Dre Joachim ont été publiés dans des livres, des revues et des magazines, notamment History, art and Blackness in Canada, Manuel Mathieu : World Discovered Under Other Skies, RACAR, Canadian Journal of History et C Magazine.
PANEL 2 - Les études noires et l'université
Simplice Ayangma Bonoho
Simplice Ayangma Bonoho est professeur adjoint d’histoire africaine au Département d’Histoire de l’Université de Montréal. Il a cumulativement été, entre 2021 et 2023, enseignant-chercheur au Département d’histoire de l’Université de Yaoundé I (Cameroun) et chercheur postdoctoral Banting au Bishop’s University à Sherbrooke (Canada). Simplice Ayangma Bonoho est par ailleurs titulaire d’un doctorat\PhD en histoire économique et sociale de l’Université de Yaoundé 1, et d’un doctorat ès Lettres Histoire générale de l’Université de Genève. Il a reçu en 2022, le Prix Lombard Odier du Forum Suisse de Politique Internationale (FSPI), pour l’excellence de son travail de thèse portant sur le multilatéralisme et les nouveaux enjeux de la diplomatie multilatérale. Ses domaines de recherche sont : l’histoire de la santé, celle des organisations internationales et celle du développement. Il s’intéresse aussi aux relations entre le Canada et l’Afrique francophone, en matière de développement sanitaire spécifiquement. Simplice Ayangma Bonoho est l’auteur de plus d’une vingtaine d’articles publiés et en cours de publication. Son livre L’OMS en Afrique centrale. Histoire d’un colonialisme sanitaire international (1956-2000) est paru en 2022 aux Éditions Karthala.
Rose Ndengue
Les projets de de colonisation des savoirs consistant à institutionnaliser les études africaines et les études noires, portés par différentes communautés noires en Afrique et dans la diaspora, ont abouti à une production androcentrée des savoirs sur les géographies noires, qu’il est nécessaire de remettre en question. Telle est l’objectif de cette communication, qui vise à nourrir la réflexion sur les cadres de pensée et les expériences à partir desquels on pense les études noires. Elle s’appuie sur une de marche portée à partir d’une position particulière. Celle d’une universitaire africaine francophone, qui se définit comme féministe noire de l’espace transatlantique, vivant en diaspora dans un espace occidental bilingue majoritairement anglophone. En effet, j’appréhende la production et la diffusion des études noires à travers ma trajectoire, où se mêlent expériences africaine, européenne et nord-américaine, d’une part, et un engagement féministe antiraciste articulé à mon travail d’enseignante-chercheuse d’autre part.
Pascale Caidor
Pascale Caidor est professeure au Département de communication de l’Université de Montréal. Elle s’intéresse principalement à la relation entre les relations publiques et les différentes formes d’inégalité ainsi que leur impact sur la justice sociale. Ses travaux veulent mettre en relief l’importance du rôle social des relations publiques pour la mise en place de mesures, de politiques et de programmes d’actions ayant pour objectif la défense des intérêts des communautés marginalisées. Depuis 2023, elle est impliquée dans le groupe de travail sur les études noires, groupe réunissant différentes personnes de la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal. C’est dans ce cadre qu’elle a mené, conjointement avec Diahara Traoré et Catherine Larochelle, un projet de mobilisation des connaissances financé par le CRI-JaDE. Le projet s’est terminé en 2024 par un atelier interactif et la remise d’un rapport aux instances de l’Université de Montréal. Les travaux de Pascale Caidor ont permis d’explorer la trajectoire ainsi que les différentes formes d’appropriation des changements organisationnels axés sur la diversité ethnoculturelle.
PANEL 3 - Les études noires hors de l'université
Marie-Yemta Moussanang
Marie-Yemta Moussanang est chercheuse indépendante, consultante et entrepreneuse française-tchadienne. Diplômée de Sciences Po Lille et de l’EHESS en philosophie, et dans les industries créatives (Institut Français de la Mode) Marie-Yemta travaille entre la France et le Sahel. A travers le podcast Afrotopiques, elle propose un programme d’éducation populaire qui aborde les questions contemporaines depuis la perspective des Suds et des Mondes africains, dans une perspective critique informée par les sciences sociales et les nouvelles études anthropologiques et environnementales. Ses centres d’intérêts sont les nouvelles théories critiques de la Modernité, les économies vernaculaires, les nouveaux modèles de protection sociale et le design des politiques publiques dans les pays du Sud. Elle est co-fondatrice de l’association « Génération Afrotopia » qui a pour mission de contribuer à la production et à la mise en circulation des idées et des formes d’action émancipatrices depuis l’Afrique et ses diasporas. Aujourd’hui, l’association Génération Afrotopia porte le projet Radiobougou, une Maison d’édition d’oralités, qui accompagne la production de créations sonores afro- diasporiques engagées dans la transmission de savoirs émancipateurs et dans la collecte des mémoires.
Zaka Toto
Zaka Toto est écrivain, rédacteur en chef de la revue martiniquaise ZIST et cofondateur et président de La Fabrique Décoloniale, un collectif d’universitaires, d’éducateurs et d’artistes visant à encourager les conversations et les projets autour des questions de décolonisation culturelle en Martinique. Il est également doctorant en histoire et en science politique et travaille sur les interactions entre les identités politiques et les mouvements d’indépendance dans la Caraïbe française contemporaine.
Dorothy Williams
Dorothy Williams, docteure en histoire, est une historienne spécialisée dans l’histoire des Noirs canadiens. Elle est l’auteur de trois livres et a contribué à d’autres publications scientifiques et universitaires. Son premier ouvrage, Blacks in Montreal : 1628-1986 An Urban Demography, a été écrit à la demande de la Commission des droits de la personne du Québec, en 1989, dans le cadre de son étude sur le racisme dans le marché du logement à Montréal. Son deuxième ouvrage, publié en 1997, The Road to Now : A History of Blacks in Montreal, demeure la seule étude chronologique des Noirs sur l’île de Montréal. Son dernier ouvrage, Les Noirs à Montréal, Essai de démographie urbaine, publié en 1998, est une traduction de Blacks in Montreal. Pendant ses études de doctorat, elle a rédigé des chapitres sur la culture imprimée des Noirs canadiens pour deux volumes de l’ouvrage The History of the Book in Canada (University of Toronto, 2005, 2007). Sa thèse, Sankofa : Recovering Montreal’s Heterogeneous Black Print Serials (Université McGill, 2006) portait spécifiquement sur l’éventail de la culture imprimée noire à Montréal. En outre, elle a rédigé des articles de vulgarisation dans des magazines et des journaux.
Dans le but de rendre l’histoire des Noirs accessible à tous, Dorothy a concentré ses recherches à long terme sur la création de documents de référence populaires sur l’histoire des Noirs au Canada. En 2006, Dorothy a fondé Blacbiblio.com Inc. dans le but précis de créer un dossier bibliographique en ligne complet sur la présence historique des Noirs au Canada.
Dorothy a grandi dans la communauté noire historique de la Petite-Bourgogne, à Montréal. Elle a acquis plus de 20 ans d’expérience professionnelle et bénévole au sein de la communauté et est souvent sollicitée par des organisations pour des consultations sur des questions importantes. Pendant de nombreuses années, Dorothy a travaillé bénévolement en tant qu’archiviste communautaire pour le Black Studies Center et a mis son expertise au service de la bibliothèque Atwater. Elle est actuellement responsable des opérations et du développement des fonds au Desta Black Youth Network. Elle s’intéresse aux domaines de l’histoire, de l’identité et de la race, du genre, de l’aide aux familles, du logement, de l’autonomisation, de l’intervention antigang, de l’entreprenariat et de l’éducation.
PANEL 4 - Intervenir avec et par les études noires
Leslie Touré Kapo
Leslie Touré Kapo est professeur adjoint à l’Institut National de la Recherche Scientifique (INRS). Le Dr. Touré Kapo s’intéresse au champ des études urbaines, de la jeunesse, de la théorie critique de la race et du genre et des sexualités. Il se spécialise sur les enjeux de la construction sociale de la race et son impact sur les trajectoires de vie des habitant·es des quartiers populaires et d’immigration. Son expertise en recherche et en enseignement s’appuie sur une riche expérience en intervention sociale et en éducation populaire au sein des espaces urbains marginalisés, en France et au Québec.
Il est titulaire d’un Master en sociologie de l’Université de Perpignan via Domitia. Dans le cadre de son doctorat à l’INRS, il a réalisé une enquête ethnographique en explorant le processus de racialisation dans les expériences quotidiennes et ordinaires des jeunes Montréalais·es. Sa thèse repose sur une ethnographie auprès de 28 jeunes montréalais·es, menée entre l’automne 2015 et le printemps 2018. Elle s’attarde sur les dynamiques minimisées par les travaux scientifiques traitant des jeunes Montréalais·es racialisé·es à partir de leur expérience quotidienne : stigmatisation, islamophobie, racisme et violence ordinaire.
Cette ethnographie a été récompensée par le prix de la meilleure thèse 2020-2021 du Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS et le prix de la meilleure thèse dans les domaines des sciences humaines et sociales, des arts et des lettres de l’Association des doyennes et des doyens des études supérieures au Québec pour l’année 2021.
Alicia Boatswain-Kyte
Alicia Boatswain-Kyte est une travailleuse sociale qui a plus de dix ans d’expérience clinique auprès d’individus, de familles et de groupes marginalisés. La majorité de cette expérience a été acquise dans le domaine de la protection de l’enfance. Ses recherches portent sur l’oppression systémique des personnes racisées et sur la façon dont elle contribue à leur représentation inégale au sein des systèmes de contrôle social. Dre. Boatswain-Kyte plaide en faveur d’un changement social transformateur au sein de nos institutions et de nos politiques sociales afin de garantir que tous les individus et tous les groupes soient en mesure de participer à la société en tant que pairs à part entière et sur un pied d’égalité. Son travail vise à identifier des solutions innovantes pour faciliter l’accès aux services pour les populations marginalisées. Elle est impliquée dans plusieurs organisations communautaires visant à améliorer la santé et les résultats sociaux des enfants et des familles noires à Montréal.
L’enseignement de Dre. Boatswain-Kyte tient compte des pratiques historiques et contemporaines du travail social et de la façon dont elles sont liées à nos interventions auprès des personnes et des familles marginalisées. Sa pédagogie s’appuie sur l’importance des processus sociaux et relationnels en vertu de la justice sociale, tout en cherchant à développer la réflexivité critique des étudiants dans le contexte de leur pratique professionnelle du travail social.
Désirée Rochat
Désirée Rochat est éducatrice communautaire et chercheuse transdisciplinaire. Elle est titulaire d’un doctorat en études pédagogiques du Département d’études intégrées en éducation de l’Université McGill. Guidée par une approche intégrative reliant la recherche historique, la préservation des archives communautaires et l’éducation, son travail vise à documenter, préserver, théoriser et transmettre les histoires de l’activisme des communautés noires. Intéressée par le potentiel éducatif des récits et des histoires de l’organisation communautaire, elle a produit du matériel d’éducation populaire sur l’histoire des communautés caribéennes au Québec et participe à diverses initiatives pour la préservation et la promotion des archives des communautés noires. Elle a été chercheuse en résidence à la bibliothèque de l’Université Concordia en 2021-2022 et est maintenant chercheuse postdoctorale au COHDS et au département d’histoire de l’Université Concordia.
PANEL 5 - Penser la circulation diasporique
Nathanael Pericles
Doctorante en travail, migration et politiques sociales à l’Université fédérale ABC (Universidade Federal do ABC) au Brésil, Nathanael Pericles est chercheure-étudiante au groupe d’études en Genre « Grupo de estudos GinaCorja ». Elle continue actuellement son cursus à l’Université Fédérale d’ABC (UFABC) dans un parcours interdisciplinaire dans l’aire de concentration de la démocratie, la société civile et les inégalités. Dans le cadre de sa thèse, portant sur l’imaginaire migratoire haïtienne, elle étudie le désir des Haïtiens et Haïtiennes de partir du pays comme la part d’un processus ouvert pour transformer leur univers et leurs conditions de vie, qui exprime un espace d’imaginaires dépositaires des aspirations à un mieux-être et à un mieux-vivre. Elle est chargée de cours à l’Université d’État d’Haïti au département d’anthropo-sociologie de la Faculté d’Ethnologie.
Amzat Boukari-Yabara
Amzat Boukari-Yabara est un historien, écrivain, consultant et militant panafricaniste. Détenteur d’une maîtrise en histoire moderne du Brésil à l’Université Sorbonne avec un mémoire de recherches consacré à la politique indigéniste du gouvernement brésilien au vingtième siècle ; d’un master en en sciences sociales, spécialisé en Sciences des religions et sociétés et d’un doctorat en en histoire et civilisations de l’Afrique à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Amzat Boukari-Yabara s’intéresse à la philosophie et à la socio-anthropologie des religions africaines et afro-américaines, aux controverses historiographiques et politiques actuelles (colonisation, dépendance, dette et réparations) et à la contribution de Walter Rodney au service du panafricanisme révolutionnaire.
Depuis septembre 2020, le Dr. Amzat Boukari-Yabara accompagne aussi la formation de la Dynamique Unitaire Panafricaine (DUP) qui vise à rapprocher et unifier les organisations africaines du continent et de la diaspora autour d’un socle idéologique. Chercheur indépendant et militant politique, alliant la théorie et la pratique, conférencier prolifique, il est également écrivain, auteur notamment de Nigéria (2013), Mali (2014), Africa Unite ! Une histoire du panafricanisme (2014), Kwame Nkrumah (2016), Walter Rodney. Un historien engagé (1942-1980) (2018) et co-dirigé L’empire qui ne veut pas mourir. Une histoire de la Françafrique (2021).
Virginie Belony
Virginie Belony est chercheuse postdoctorale à l’Université de Toronto et sera professeure adjointe au département d’histoire de l’Université de Montréal à partir de janvier 2025. Elle est titulaire d’un doctorat en histoire (UdeM, 2023). Toujours dans cette même discipline, elle a également obtenu une maîtrise (UdeM, 2015) et un baccalauréat (Université Concordia, 2013). Elle se spécialise dans l’histoire du XXe siècle haïtien. Ses recherches actuelles portent sur la pensée intellectuelle haïtienne avant 1957, les questions de mémoires partagées après des périodes de violences étatiques et sur la mémoire collective en espaces diasporiques. Elle est aussi assistante à la rédaction pour le périodique annuel Revue d’Histoire Haïtienne.